10 idées pour aider nos patients ayant une dyslexie de type phonologique
Rééducation dyslexie phonologique : on fait le point !
Concerne 5 et 8% des enfants
Avant 8 ans, il est difficile de distinguer une dyslexie d’un retard d’apprentissage surtout si l’enfant évolue dans un contexte peu stimulant ou quand les difficultés de lecture sont associées à un autre trouble (TDHA par exemple). On a malheureusement peu de chances de ce tromper si l’enfant est déjà suivi pour TSLO.
Il existe un continum entre retard massif et trouble spécifique du langage écrit. La limite est difficile à définir de façon précise. C’est la pente de progression en fonction des résultats aux différents bilans avec les mêmes épreuves faites à 6 mois d’intervalle qui permettra de poser ou non le diagnostic de dyslexie phonologique.
Certains, enfants compensent mieux que d’autres en fonction du contexte, de la motivation de l’entourage, des aptitudes intellectuelles et de la personnalité de l’enfant.
Un enfant suivi pour TSLO avec composante phonologique a plus de risques d’être dyslexique phonologique ou dysorthographique qu’un enfant ayant un développement phonologique standard.

La dyslexie phonologique ce manifeste comment ?
- Difficulté à construire de façon fiable et à automatiser le lien entre une représentation sonore articulée (le phonème) et sa graphie associée (graphème).
- Lenteur de lecture mesurable par des outils objectifs et étalonnés.
- Relecture n’améliorant pas ou peu la performance voire la dégrade, (fatigabilité, marques d’efforts, hésitations, relectures)
- Lecture peu précise : erreurs de conversion graphie-phonie, confusions sourdes/sonores, inversions, difficultés à traiter les diphtongues ein/ ien et triphtongues ei/euil, difficultés à intégrer les graphies dites contextuelles (g/c/s), stratégies de lecture inefficaces.
- Lenteur de progression même avec un suivi orthophonique
Si l’enfant lit mal ou tard, est-il forcément dyslexique ?
- Un enfant peut avoir un accès tardif à la lecture sans pour autant être dyslexique. L’enfant avec retard simple d’acquisition de la lecture rattrapera le niveau avec un peu d’aide (parents ou soutien scolaire) alors que l’enfant dyslexique aura toujours une lenteur de lecture mesurable même lorsqu’il aura atteint l’âge adulte.
- Le consensus d’expert (CATALISE) souligne l’importance de la notion d’impact social, scolaire et professionnel des enfants concernés d’où l’importance de caractériser la sévérité du trouble et ses conséquences.
- Le degré de sévérité est très variable et va du trouble léger facilement compensable à la dyslexie sévère reconnue comme un handicap par la MDPH. Cette dernière nécessite des aménagements scolaires spécifiques.
- Il existe de multiples causes factorielles, neurodéveloppementales, neuro-fonctionnelles, et génétiques abondamment décrites dans la littérature. Il y a plusieurs hypothèses, la typologie des erreurs et ses manifestations pouvant varier d’un sujet à un autre.
- En ce qui concerne la dyslexie phonologique, un défaut de traitement des signaux très brefs (voisement pré-occlusion par exemple) et d’identification des frontières entre deux phonèmes proches et l’hypothèse la plu fréquemment avancée.
01. Evaluer les capacités phonologiques
Evaluer précisément et surtout objectivement les capacités phonologiques à l’oral en plus de l’évaluation de la lecture (vitesse et précision). Ne vous fiez pas exclusivement à vos oreilles car vous risquez de minimiser le nombre d’erreurs et d’obtenir un score trop indulgent (certaines altérations passent inaperçues). Il est donc indispensable d’enregistrer les productions phonologiques avec du bon matériel (microphone unidirectionnel super cardioïde) et de les analyser ensuite pour caractériser les erreurs. Vous gagnerez du temps pour le suivi.
02. Identifier le type de confusion
Identifiez le type de confusion (ex: K/G,F/V) et travaillez-les spécifiquement. L’idéal étant d’exposer le plus précocement possible les enfants ayant un TSLO à la graphie pour l’aider à construire des frontières phonémiques précises et stables.
03. Travailler la conscience articulaire
Travailler la conscience articulatoire avec visualisation des positions et des traits distinctifs telles que la vibration laryngée; la constriction, l’occlusion, la nasalité avec des outils de feedback visuel.
04. Insistez sur la vibration
Insistez sur la vibration avant l’explosion pour les occlusives. Cette vibration de quelques millièmes de seconde est souvent non perçue et donc non produite chez l’enfant ayant un trouble phonologique. C’est la raison pour laquelle les confusions sourdes/sonores (notamment les phonèmes K/G) se révèlent aussi résistantes.
05. Travailler la précision articulatoire
Travailler la précision articulatoire en production l’aidera durablement car l’enfant va pouvoir se fier à sa proprioception et non à des connaissances explicites et arbitraires qu’il ne peut mémoriser.
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