Comment aider l’enfant à améliorer ses troubles spécifiques du langage oral?
Dans la littérature internationale, les clusters ne sont pas acquis avant 5 ans voire pour certains auteurs 6 ans. Et oui, on l’oublie trop vite mais un enfant a 6 années pour apprendre à parler.
Le fameux «mais s’il confond les sons il ne saura pas lire» est une idée qui a la dent dure mais qui n’est pas fondée sauf si l’enfant a un trouble du langage oral important d’où l’importance de ce diagnostic.
L’enfant a aussi jusqu’à 8 ans pour apprendre à lire. Si une maman vous amène son fils de 3 ans en se plaignant qu’il lui dit : « maman, tu devrais renkrer plus tôt du kravail », vous pouvez expliquer à cette maman débor·dée que son fils a juste besoin qu’elle joue avec lui le mercredi après-midi.

Un peu de théorie.
La trajectoire articulatoire pour aller du « t » phonème occlusif sourd dit alvéolaire vers le phonème« r » très postérieur est complexe et demande une coordination des différents muscles particulièrement fine.
Le système de conüôle phono-articulatoire n’est pas assez mature pour· produire cette association dite complexe dans un débit approprié avant l’âge de 5 ans voire 6.
Le cluster· « dr » est encore plus difficile car pour· le prononcer correctement, l’apprenti parleur doit coordonner dans l’ordre, l’occlusion antérieure, puis immédiatement après la vibration laryngée puis le relâchement de l’occlusion, puis la constriction vélaire postérieure et toutes ces séquences d’actions différentes en quelques millisecondes seulement. C’est de l’horlogerie fine.
01. Travailler la conscience articulatoire
Travailler la conscience articulatoire, c’est-a-dire sentir où l’on met sa langue quand on fait le son « t », est-ce qu’on bouge les lèvres? Est-ce qu’on ouvre la bouche? Où met-on la langue? Passer en revue tous les phonèmes isolés en se servant d’un moule en plâtre et d’une langue en pâte a modeler ou de modélisations articulatoires que l’enfant peut lui-même contrôler.
02. La dissociation des articulateurs
La dissociation des articulateurs : c’est l’étape cruciale a ne surtout pas zapper. Amusez-vous avec l’enfant à faire avec lui des praxies dissociées. Par exemple coller la pointe de la langue derrière les dents d’en haut, ouvrir la mâchoire lentement sans que la pointe de langue se décolle ou bien coller la pointe de la langue derrière les dents d’en bas et projeter les lèvres en avant sans que la pointe bouge etc….
03. À fond la diado !
Travailler le « t » isolé puis le « r » isolé sans ajouter de voyelles puis les faire prononcer en alternance très lentement d’abord, puis de plus en plus vite. Si l’enfant en rate un seul des deux, revenir a la vitesse où il y arrive.
Puis augmenter la vitesse très progressivement. Servez-vous du feedback visuel pour que l’enfant maintienne son attention et visualise immédiatement son résultat. Félicitez-le.
04. l’m pickin’ up good vibrations…
Idem pour le « d » « r ». Assurez-vous que le processus voisement/occlusion est correct a savoir qu’il prononce vraiment la vibration avant occlusion du « d » et non pas après l’occlusion.Tant qu’il ne les prononce pas isolément correctement, inutile d’aller plus loin. Les travailler en diado serait pire car il automatiserait le mauvais geste en pensant faire le bon.
05. Très bien Tristan !
Commencez par les voyelles dites « facilitatrices », c’est-a-dire celles placées au centre du triangle vocalique /eu/é//è/ et aller progressivement vers les extrêmes telles que le /o/au/ou/u/ puis /i/ et /a/. Exemple: tr-eu, tr-é, tr-i etc.. Quand le tr-eu est correct et stable sans effort, passer au tr-é puis au tr-è etc.. Ne pas oublier les diphtongues (ex: tr-oi, tr-ui) et triphtongues (tr-eil: tr-euil: tr-ouil) ainsi que les nasales (ex: tr-on, tr-an)
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